Spleen

Au poète malingre
Profondes et opiacées
Les chevelures mortelles
Incantent la magie
D’un pays nonchalant
Où les voiles légères
Arrondies par le vent
Annoncent l’envol
Du nageur de l’amant
Vers l’azur reflété
Dans les yeux de l’amante

Autour de ces sources claires
La pestilence du marécage
Pourrit la chair au grand soleil
La nuit les serpents glissent
Sur les os blanchâtres qui émergent
Les serpents méprisent
L’oiseau leur frère
Ils lui brisent les ailes

Le poète ne croit pas en l’amante
Ni même à ses seins purs
Il lui crache au visage
La dérision de l’ivrognesse
Les yeux puants sanguinolents
De la charogne au corps béant
Qui la pourrit

La vie ne donne que le rêve
Le monde tourne dans un énorme maëlstrom
Plein d’effrois qui résonnent
Ils arrachent le coeur et c’est médiocre

Dans les limites d’un système
Existe déjà l’excès