Formes

Les formes sont tout, le début et la fin, et surtout le mouvement. Elles nous ont précédé et nous succéderont. Elles sont l’univers lui-même. Les panthéistes n’avaient pas tort. Les formes s’emboitent, s’enchainent les unes dans les autres de l’infiniment petit à l’infiniment grand. Inutile de dire qu’elles prennent toutes les formes, toutes les apparences, toutes les essences. Le monde des formes est circulaire car toute forme est née d’une autre forme. Les formes ne sont pas matière même si elles sont le fond de ce que nous appelons matière qui n’est à sa manière qu’énergie. L’énergie est peut-être l’apparence principale des formes. Les formes nous apparaissent comme idées, comme concepts, mais pas seulement. Elles sont mots, émotions, sentiments, sensations. Elles sont images et peut-être surtout musique. Nous n’avons accès que très superficiellement à ce monde magique et fascinant, sans Dieu ni dieux, mais mythique et hautement symbolique. Dieu et les dieux sont des formes qui dénoncent d’autres formes. Nous ne pouvons que contourner ce monde pour le regarder de loin. Nous ne créons pas les formes, c’est elles qui nous créent. Nous pouvons juste en recréer certaines. L’univers des formes n’a ni début, ni fin tout en se métamorphosant continuellement. Le monde des formes nous englobe, nous enserre de toutes parts alors que nous croyons lui donner naissance. Les formes n’ont ni début, ni fin. Il n’y a pas de césure, de frontière, de contradiction entre le début et la fin.