Quelle est l’unité de l’Histoire ? Elle ne peut se décréter a priori . Nous avons affaire à une multitude d’histoires. L’Histoire crée chaque jour du nouveau, souvent de l’inattendu. On peut s’attendre à des rigidités, elles font partie du mouvement. On peut nommer celui-ci à nos risques et périls. Nos meilleurs concepts sont insuffisants face à une telle richesse.
La connaissance historique donne ce que Marc Bloch appelait « le tact de l’historien ». Celui-ci provient d’une connaissance concrète, en aucun cas d’un savoir abstrait. Mais il concerne le passé. Il faut rester ouvert au présent comme l’a fait Marc Bloch face à la deuxième guerre mondiale. Dans le concret du présent, qui seul nous importe vitalement, un illettré peut être plus utile qu’un agrégé de grammaire.
Un de mes regrets est d’avoir gravement sous-estimé la post-modernité pendant trente ans , après son explosion dans les années soixante. J’en restais à la modernité née dans les années soixante du XIX° siècle. J’ai découvert récemment Keith Haring.
Je ne regrette pas d’avoir étudié l’histoire. Elle n’est pas la science universelle. Il est bon de la compléter. Elle est fondamentale même si elle n’est pas à la hauteur de l’Histoire. Il reste permis d’avoir un mauvais rapport à l’histoire parce qu’on a une mauvais rapport à l’Histoire, riche en massacres et en injustices.