J’aurais voulu parler de la banalité. Mais si l’on reste dans la banalité, on reste banal. Il n’est pas banal que l’on ne puisse parler de la banalité que de façon pas banale. Prenons un exemple et non des moindres : Flaubert, après avoir parlé d’une pauvre et médiocre histoire de façon baroque et flamboyante dans « Madame Bovary », voulut se rapprocher du réel dans « L’Education sentimentale », le résultat fut gris, un peu triste. Même un étalage de fruits et légumes, tour de force d’écriture, perd ses couleurs. Subsiste de plus du premier roman le bovarysme, volonté forcenée de vivre une vie qui n’est pas faite pour vous.
Je ne m’intéresse vraiment qu’à 90% de la vie, les plus quotidiens, les moins spectaculaires, mais comment en faire état sans être ennuyeux, ce qui est le pire sort pour quelqu’un qui essaye de s’exprimer ? En plus je ne sais pas faire rire, même pas sourire 🙂
Mon choix périlleux vient peut-être de ce que, petit encore, j’ai lu la fable de Florian, poète sous-estimé, dont la morale est : « Pour vivre heureux, vivons caché ». Aujourd’hui encore je partage ce point de vue. J’avais peu de chances d’échapper à la banalité tout en espérant que ce fût la banalité du bien.