Léopards

Maman Léopard a des bébés. Deux mâles l’enlèvent, la séquestrent en pleine jungle jusqu’à ce qu’elle ait ses chaleurs. Les bébés ont disparu, sont morts. Maman Léopard les a oubliés. Elle a de nouveaux bébés. Elle est seule à s’en occuper. Elle les lèche affectueusement.
Cette histoire vraie est plus terrifiante qu’un conte de fée et de sorcière. Nous n’avons pas à adorer la Nature comme si elle était une déesse. J’avoue cependant avoir un faible pour les déesses-mères. Celle que je préfère, c’est Ishtar de Mésopotamie. J’en veux aux monothéismes de les avoir fait disparaître. Elles étaient trop proches de la nature, trop ambigües par rapport à elle si ambigüe.
La Nature nous a donné naissance, elle est en nous, autour de nous. L’ordre humain n’est possible, n’est concevable que dans le respect de la nature. Dans le même temps l’ordre humain invente du nouveau, fait reculer les violences primitives. Elles subsistent en profondeur, elles reviennent. Elles deviennent humaines, liées à l’envie, la jalousie, au culte de la hiérarchie, au refus de l’autre. Nous n’avons pas intérêt à nous y soumettre, à abdiquer.
Les mâles humains s’occupent des enfants ou du moins les admettent. Maîtresses du langage, les femmes sont les pionnières de la civilisation qui les protège, leur donne une juste place, pas de celle qui favorise la domination masculine. Je n’ai rien contre les femmes qui affirment leur féminité de façon éclatante, parfois extravagante, elles n’ont pas pour autant à être soumises aux hommes.
La démocratie adoucit les moeurs selon Tocqueville. La violence est toujours là. La moindre discussion, le moindre match peut se terminer en baston. La violence a ses ridicules.
N.B. : Ce mince savoir sur les léopards vient d’un documentaire télévisé de la série : « L’Afrique sauvage ».