Nous avons eu des amis de qualité qui étaient férus de musique classique. Ce qui me parut étrange est qu’ils atteignaient tout juste Debussy et qu’il n’était guère question de Ravel. Ils boudaient tous les développements de la musique dite sérieuse au XX° siècle, que ce soit Stravinsky, la musique russe ( Prokofiev, Chostakovitch… ), Bartok, la musique germanique ( Schoenberg, Berg, Webern…), la musique française ( Olivier Messiaen…), la musique américaine ( Gerschwin, Bernstein, Cage… ) sans parler des derniers venus ( Nono, Stochhausen, Xenakis… ). Inutile de leur parler du jazz. ils furent tout surpris de nous voir nous intéresser aux tout nouveaux Souchon et Renaud, héros à l’époque de « la nouvelle chanson française »…
Beaucoup de gens s’encagent eux-mêmes. Ceci dit on se choisit un terrain de prédilection. Ne crachons pas sur les goûts des autres ! Chez certains la mise en avant de la musique classique signifie un passeport pour la bourgeoisie. Le refus de l’apport, à certains égards révolutionnaire, de Schoenberg et de ses copains dénote un conservatisme profond même si par ailleurs on est novateur.
La musique dite sérieuse d’aujourd’hui est quasiment inaudible pour une majorité de mélomanes. On peut même imaginer une musique parfaite, conçue sur ordinateur, et que personne ne pourrait entendre.