Contrats

Un ami, roi de l’entregent, m’écoutait parler des contrats à conclure entre nous tous pour une vie quotidienne plus assurée dans ses principes et dans ses réalisations. Il m’interrompit : « Non, non, Guy ». Je compris instantanément ce qu’il voulait dire : nos rapports humains sont trop fluides, voire trop évanescents pour des conventions un minimum rigides. Cet ami est devenu producteur de cinéma de même qu’un autre prince de l’entregent que nous connaissions bien, croyions-nous. Nous avons perdu leur contact.
En fait je n’ai réussi à avoir un contrat de vie quotidienne qu’avec ma femme, encore a-t-il été soumis à certaines amodiations et n’a pas réussi à tout couvrir de nos faits et gestes.
Cependant mon idée avait quelque chose de juste : un idéal de lucidité, de transparence et de continuité. Mais la plupart des relations humaines, y compris sexuelles, sont superficielles et brèves. Elles sont de l’ordre de la politesse, de la convention en ce sens, et non des contrats, des conventions qu’on appelle légalement formées et qui tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faites ( article 1134 du code civil ).