Acceptation

Rien n’est plus important que de s’accepter soi-même, ne serait-ce que pour accepter les autres.
Mais il n’est pas terminé le temps de la bêtise. La supériorité de celle-ci est qu’elle arbore tous les masques, est plus fluide, plus diverse que l’intelligence. Narcissisme et bêtise sont intimement liés.
Orgueil, prétention, amour-propre, vanité… La première faiblesse est de se croire a priori supérieur à tout le monde. A priori, c’est à dire sans preuve, sans même avoir fait ses preuves. On s’accepte trop.
Fonctionne ici une ironie objective. On se moque aisément de la prétention des autres.
Croire en soi est pourtant nécessaire pour se lancer dans la carrière.
Montesquieu, penseur du politique, et Marx, penseur de la production, pour ne donner que ces exemples, croyaient en eux-mêmes, en avaient le droit et le devoir tellement leurs talents étaient grands.
Un engagement violent est un excellent moyen de ne pas penser, moins chez les maitres penseurs, bien davantage chez les disciples.
Il arrive que plus tu réfléchis, plus tu t’égares. N’oublie pas que la méditation est au delà de la pensée, que la science est seule maîtresse du savoir.
Mais n’oublie pas non plus que l’action n’attend pas.
L’acceptation n’est pas la résignation. L’acceptation est souvent enthousiaste.
S’accepter soi-même, c’est accepter ses faiblesses certes, mais aussi ses forces. Il serait inique de ne laisser place qu’aux médiocres.
Même s’il nous en coûte, acceptons d’avoir des chefs, éventuellement d’en être un.