Doute

Dès mes dix-sept ans j’ai placé mon amorce de pensée sous le signe du doute raisonnable, rationnel, scientifique. J’ai persévéré par la suite. Cf. mon article du 9/4/2013: « En avant doute ». De nombreuses difficultés sont tout à fait normalement apparues. Je les ai résumées dans l’exergue de mon premier livre, « Pour l’Histoire »( 1971 ) : « Dubito, ergo ( non ) sum ». « Je doute, dons je suis. Je doute, donc je ne suis pas ».
Le doute est donc pour moi au coeur de la pensée puisqu’il remplace le « cogito » cartésien, le « cogito, ergo sum ».
Le problème est que, s’il s’exagère, le doute entrave l’action. Or l’important, c’est d’agir. Certes avec discernement. Celui-ci peut être intuitif, traditionnel, relever du sens commun, et non pas de la raison discursive. La raison dominante, de type scientifique, doit l’emporter en définitive.
Le problème est grandement compliqué par le droit à l’imagination. Celui-ci est fondamental pour notre connaissance. Car toute opération humaine de savoir commence par l’imagination. L’être humain rêve le réel avant de le penser, de le raisonner et de le transformer en réalité. Dans cette opération le doute est second.
Le doute n’en est pas moins fondamental, au moins a posteriori. Lui seul garantit la vérification, la véracité de l’expérience.