Le rythme ternaire de la pensée est décidément important. Nous allons en donner un nouvel exemple avec le réalisme, le conceptualisme, le nominalisme. Qesaco ?, vous dîtes-vous dans le charabia qui vous est cher.
Le réalisme. Là par contre vous pensez savoir ce que c’est. Vous vous trompez de beaucoup. Le réalisme ici est celui de l’école platonicienne, il s’agit du réalisme des idées qui existent pour elles-mêmes et par elles-mêmes, transcendantes par rapport à notre expérience.
Ce réalisme particulier appartient à la « querelle des universaux », c’est à dire la querelle des concepts, du statut des concepts, qui agita la scolastique médiévale, scolastique chrétienne qui culmina dans l’oeuvre de Saint Thomas d’Aquin au XIII° siècle, fondamentale dans le catholicisme. Nous les athées, les sans-grade, nous aurions tort de sous-estimer la richesse de cette réflexion collective.
Thomas, lui, était conceptualiste, c’est à dire tenant de la pensée d’Aristote qui jugeait que nos concepts organisent notre expérience.
Plus tard, au XIV° siècle, Guillaume d’Occam proposa que les concepts ne soient que des mots dont nous affublons les choses, d’où le nominalisme.
J’attribue pour ma part ce statut de mot, de simple mot à la matière ou à l’inconscient. Je suis par ailleurs plutôt conceptualiste. Mais je suis attiré par la pensée du franciscain Saint-Bonaventure.
Nous ne sommes pas prisonniers du chiffre Trois. Par exemple la philosophie classique de l’Antiquité se divisait en cinq écoles, le Lycée de Platon, l’Académie d’Aristote, le Jardin d’Epicure, le Portique des stoïciens et enfin l’irréductible scepticisme.