Nuances

Nous n’échappons pas aux idées générales qui suscitent incompréhension, voire pire. Elles sont cependant nécessaires, inéluctables.
Nécessaires, mais pas suffisantes. Il est salutaire de remonter vers le concret comme le disait Lénine. Mais, contrairement à lui, en temps de paix, nous entrons dans le royaume de la nuance.
Mais, même pour nuancer, il est bon de disposer d’une idée, d’une ligne directrice, respectueuse des détails dans lesquels se cache le diable.
Nous n’oublierons pas au passage les dualités fondamentales, dont celle décisive entre ordre et mouvement.
Pour la bêtise, la seule qualité humaine qui donne un sentiment d’infini, selon Renan et d’autres, on peut dire que, si nous sommes tous cons, il y a quand même des champions en la matière alors que certains d’entre nous sont quasiment intelligents.
Pour la haine il est meilleur de la conserver pour la diriger, autant que possible, contre la vraie méchanceté, celle qui appartient à un système social. Le pire ingrédient en est le dogmatisme.
Pour l’hypocrisie, nécessaire pour les acteurs que nous sommes tous, au sens aussi que nous sommes les acteurs de nos vies, il importe de la mesurer, de la transformer en politesse. Certains d’entre nous, faute de mesure, deviennent des sournois.