En octobre 1955, j’avais encore dix-sept ans pour un mois, j’ai adhéré à la S.F.I.O., l’ancêtre de notre parti socialiste. Mon calcul était simple : un citoyen se devait d’être membre d’un parti politique. Je ne voulais ni d’une organisation minuscule, groupusculaire, ni d’un parti dogmatique, sectaire, fourrier d’un despotisme quelconque.
Malheureusement, dès 1956, Mollet, au nom du parti socialiste, choisissait la guerre en Algérie. J’ai commencé un long processus de radicalisation. En 1958 j’ai accompagné, à mon petit niveau, la scission qui a donné naissance au P.S.A. ( parti socialiste autonome ). La fusion avec de petites organisations a donné le P.S.U. ( parti socialiste unifié ). J’ai fait partie du premier secrétariat national des étudiants de ce petit parti ( E.S.U. ) en 1961.
Les événements des années soixante, les guerres de décolonisation, le schisme sino-soviétique, mai 1968 ont prolongé ma radicalisation. J’ai même adhéré au P.C. en 1963. J’y suis resté trois ans. J’avais adopté un point de vue hégélien : le faux est un moment du vrai.