Le fabuliste inconnu ( 2 )

Un matin le village retentit des cris de désespoir de la fermière. Pendant la nuit elle avait perdu sa vache qui sous ses doigts agiles avait donné tant de lait. « Elle était si douce, si gentille. De petits oiseaux se perchaient même sur son dos » .
Vers midi les cris de rage de la fermière effrayèrent les petits enfants. Un sanglier avait dévasté son champ de blé. « Ce monstre abominable ne peut donc pas rester terré dans sa forêt ! « .
Le soir enfin la fermière cria sa joie. Son mari avait tué le cochon. Ils en avaient pour une année de salaisons. Ce sale animal ne sortait pas de sa bauge.
Entre amour, haine et mépris pour la gent animale, la journée de la fermière avait été humaine.