Le subconscient est une mémoire. Souvenir enfouis certes d’injustices, d’échecs, d’angoisses, mais aussi de vie, de vitalité profonde…
Le petit garçon, quand il est encore bébé, ne se souvient que de sa mère, c’est-à-dire des soins, des tendresses, des absences, de la peur de l’abandon… Il ramène toutes les rencontres, toutes les expériences au point nodal de sa petite vie, sa maman… ou plutôt ses rapports avec elle tels qu’il les ressent.
Cette vitalité contrariée, même quand elle est épanouie, est extraordinairement sensuelle, avalant tout comme le lait maternel, y compris les petites sexualités très enfantines…
Plus tard, vers quatre ans, quand une première sexualité apparait, quand l’enfant se différencie davantage, n’est plus en fusion avec sa mère, la rivalité avec le père se précise, devient fondatrice. Le père est le rival par excellence même si on l’aime.
L’obsédé sexuel qu’était platoniquement Freud a tout ramené à la sexualité. Elle n’est jamais que la partie émergée d’un gigantesque iceberg qu’on peut appeler sensualité. Cette réflexion n’enlève rien aux mérites du génial fondateur de la psychanalyse, créateur du complexe d’Oedipe.
Les grands événements que je viens de résumer sont fondateurs du sub-conscient, base de la conscience, des phénomènes conscients qui sont rarement si clairs que cela. Le flux de conscience est comme un fleuve qui ne se réduit pas aux apparences visibles, comporte un fond, draine des sables, des sédiments, des épaves…
Le complexe d’Oedipe sera à la fois très semblable et très différent pour les filles. L’opposition participative des deux sexes est fondatrice comme dans la pensée chinoise la plus ancienne.
Devenu grand et même adulte, l’ex-petit garçon poursuivra son rêve d’enfance, son rêve fondateur, non pas en recherchant un substitut à sa mère, mais en poursuivant son histoire d’amour avec le sexe féminin. Il est compréhensible qu’une processus aussi complexe rate souvent. L’amour dans bien des cas est proche de la haine. L’amour dont je parle est l’amour fondamental, l’amour fondement, fondation, je ne parle pas présentement des excès de l’amour qui ressemblent davantage à de la haine.