Le racisme des origines

Le racisme apparait d’abord fait de préjugés, d’appréhensions compréhensibles vis à vis de l’autre, de l’étranger qui n’a d’autre tort que d’être autre et étranger. L’ÉTRANGE ÉTRANGER.
Ce racisme habituel apparait dissipable par l’éducation, l’expérience car il n’est fait que d’ignorance.
Malheureusement il existe un autre racisme, beaucoup plus profond, ce que j’appelais dans « Critique du Politique » le racisme premier.
Le bébé est naturellement panthéiste. Il est le monde et le monde est lui. Il lui faut vite déchanter. Son monde se partage. Les pépins sont nombreux. ll faut laisser une place, peut-être la place à d’autres, à plein d’autres. D’où une horreur légitime de L’ALTÉRITÉ.
Etre adulte c’est accepter l’altérité sous ses formes anodines, acceptables tout en restant soi-même, c’est-à-dire refouler le racisme premier, le racisme des profondeurs.

EXCURSUS : Mon premier philosophe a été Spinoza qui m’a appris l’unité-monde, mon deuxième a été Bergson qui m’a confirmé l’unité de la vie, mais dans un dualisme : le vivant contre l’inerte que Sartre appellera le pratico-inerte, mon troisième a été Platon qui m’a appris qu’il n’y a d’unité que dans l’idée. Le moins que l’on puise dire est que nous ne vivons pas que dans l’idée.

L’échec relatif des philosophes contribue, certes petitement, à expliquer la perpétuation du racisme des profondeurs, des origines. Nos origines premières ne laissent pas qu’un bon souvenir.
Le racisme des profondeurs, des origines TOUCHE PRINCIPALEMENT LES FEMMES QUI SONT L’ORIGINE DE L’HUMANITÉ, LES NOIRS QUI ONT PEUT-ÊTRE FONDÉ L’HUMANITÉ, LES JUIFS QUI ONT CRÉÉ LE MONOTHÉISME.

Excursus ? : Le rôle de l’excursus était de rappeler que les esprits les plus brillants n’ont pas résolu la question de la complexité humaine. Par rapport à notre sujet il n’est pas inutile de constater que je n’avance comme d’habitude, que des hypothèses, mais surtout que la ligne générale que je propose se heurte à une foule d’incidents et d’accidents, qui font dévier la ligne.

Je ne voudrais pas qu’on exagère la part d’ombre, de difficultés intrinsèques de notre enfance. Elle est riche en émotions, en affectivité fondatrice en profondeur de nos personnalités. Mais le bébé est gai et glouton. Le bébé est avide de vivre. Je l’ai comparé, dans « Histoire de la pensée historique », à un héros de Rabelais, particulièrement Gargantua. Dans son monde le bébé est un géant, un géant rieur et gourmand.