Mon résumé de ma quête philosophique ne doit pas faire oublier que dans le même temps je poursuivais des études d’histoire ainsi que, secondairement, de droit, de sciences économiques, de sciences politiques. Je suis avant tout un historien.
Pendant quarante ans j’ai enseigné l’histoire. Je considère cette discipline comme interdisciplinaire par essence. Rien n’est interdit à l’historien.
La pratique de l’histoire rend philosophe. Dans le sens le plus ancien, le plus populaire et le plus noble du terme. Là où les philosophes professionnels risquent fort de se goberger de concepts, l’historien rencontre des faits, la diversité inouïe des faits humains.
Cette multiplicité humaine ne doit pas empêcher de penser. Bien au contraire. La théorie de l’histoire est là pour élever l’esprit. N’oublions pas l’art et la littérature. Pensons à la vie, à notre vécu.
Devant les troubles de notre histoire présente l’historien garde son sang-froid car il sait que notre passé est bardé de crimes et d’horreurs. Il se souvient aussi du travail des paysans, des artisans, des avancées techniques et scientifiques, des embellies artistiques…
L’histoire apprend à ne pas trop espérer, elle invite surtout à ne pas désespérer.