Epitomé 7 : Platon

Mots-clefs : Beauté-Dialogue socratique-Réalisme des idées- Apories
A partir de mes dix-huit ans, pendant quelques années, j’ai lu assidument Platon.
J’ai admiré la beauté qui émerge de ses dialogues.
Puis j’ai apprécié le dialogue socratique, l’autorité de Socrate qui laisse chacun s’exprimer, la bonne volonté des interlocuteurs qui sont convaincus par le maître. Depuis le dialogue socratique est mon idéal. Je ne l’ai jamais rencontré dans ma vie concrète.
La pensée majeure de Platon fut appelée, au Moyen-Âge, par la scolastique, un réalisme, celui supérieur des idées. Là où Aristote propose un conceptualisme, un système de concepts né de l’expérience commune, contenus dans les phénomènes tels que nous les percevons, Platon pense avoir accès à des idées supérieures dans leur ciel propre. Aristote est à sa manière le précurseur de Kant, sa pensée est transcendantale, immanente. Platon est dans la transcendance.
Aristote pense que les concepts bien établis par expérience et par raisonnement sont dans les phénomènes, Kant le transcendantal pensera que les concepts sont dans l’entendement qui n’atteint pas les choses en elles-mêmes. Platon est favorable aux idées suprêmes.
Le problème est que le ciel des idées est difficilement accessible. Platon monte, problème après problème, des pentes ardues. Souvent il rencontre des difficultés imprévues, insolubles, il est obligé de redescendre. Ces difficultés logiques s’appellent apories.
Les vérités de Platon sont platoniques. Pourtant elles nous aiguillonnent.
Dans son texte testament « Les Lois » Platon ne me parait pas en mesure de traiter à sa manière le réel du Politique comme il le faisait dans sa « République ». Le concret s’est-il vengé ?
Le beau, le juste et le vrai sont au sommet des « idées » platoniciennes. Quel rapport entre elles, principalement entre le beau et les deux autres ? Sommes-nous en présence de la dernière aporie platonicienne ?