Ouvrir l’épitomé, c’est ouvrir une boite de Pandore, entrer dans une grotte d’Ali Baba… Je n’ai pas l’habitude de m’épancher, ça me fait du bien, ça me fait un peu peur. Ma mère se plaignait de ceux qui passent leur temps à se raconter. J’ai pris son avertissement au pied de la lettre.
Et me voilà dans le monde de l’épitomé. Je n’ai rien dit sur les amours de mes dix ans, Tintin, Jules Verne que j’ai lu entièrement, y compris son livre posthume, « les naufragés du Jonathan », Alexandre Dumas… J’allais oublier « Alice au pays des merveilles »…
A dix-sept ans j’ai lu Toynbee, le résumé de Somervell, je lui dois ma vocation profonde que j’appelais à l ‘époque « sociologie historique » et maintenant « théorie de l’histoire »…
A vingt ans j’ai lu la « Recherche » de Proust et je m’y suis senti chez moi… Ce n’est quand même pas parce que j’habitais la plaine Monceau à l’étage des bonnes…
En 1962 Régine et moi nous rendions souvent à la cinémathèque française…
Les conditions de ma rupture avec l’Eglise catholique ne m’ont pas rendu anti-clérical. C’est donc avec plaisir que j’ai rencontré en 1972 le curé de ma paroisse, Paul Cosson, qui m’a invité chez les Oratoriens…
Il vaut mieux que je m’arrête d’exhumer mes souvenirs…
J’ai presque envie de pleurer…
Hourra ! Haut les coeurs ! Je vais avoir soixante-dix-huit ans dans un mois et je me sens très jeune, d’esprit évidemment !