Chiffres sans Chiffre : essai de numérologie sacrée

Nous pouvons nous jouer des chiffres, les chiffres se jouent de nous tant que nous ne disposons pas du Chiffre, clef de tous les chiffres et les nombres.
Nous pouvons admettre que beaucoup de monothéistes aient, le sachant ne le sachant pas, le fétichisme de l’Un. L’Un ne peut être que transcendant.
Les manichéens, eux, divisent le monde en deux, par l’opposition du bien et du mal.
Les chrétiens voient le monde en trois, le troisième terme n’est pas la synthèse des deux autres, mais leur prolongement nécessaire.
Les premiers monothéistes sont sémites, les derniers sont indo-européens qui, selon Georges Dumézil, voient le monde en trois.
Ceci dit, les premiers dualistes ont été les Iraniens, indo-européens.
D’autres Indo-européens, les Indiens, sont partis d’une triade primitive pour une extraordinaire luxuriance, l’hindouisme, capable d’ascèses extrêmes et de réflexions profondes, et d’une multitude de mythes dont certains ont donné naissance à des épopées sacrées. A l’hindouisme je suis tenté d’attribuer le chiffre Trois +++
Face à cette prodigalité, le bouddhisme a opposé en Inde son abstinence, sa quête du vide, essence insignifiante des choses. Le bouddhisme ou la découverte du Zéro. Le zéro mathématique a été inventé longtemps après, mais en Inde. Le bouddhisme continue de lutter contre l’inanité.
Sans doute vraie, cette classification est notoirement insuffisante. L’idéologie, troisième instance du devenir humain, après la Production et le Politique, n’existe pas sans la multitude de ses masques, de ses danses, de ses historiettes, sans ses rites et ses mythes. Classer les idéologies, c’est excessivement les réduire.
L’Idéologie met en avant l’imaginaire. Elle ne dépend plus guère d’un socle matériel comme la Production, réel comme le Politique.
Avant les « civilisés », les « primitifs » se contentaient fort bien de la multiplicité à laquelle nous pouvons attribuer le chiffre Neuf.
A titre personnel j’ai commencé par le Un, celui de Spinoza, j’ai poursuivi par le Trois, celui de la dialectique d’origine hégelienne et marxienne, j’ai abouti au Neuf, le neuf de l’immensité des choses et qui est si proche du Un, celui de l’unité cachée de cette immensité, car le Neuf est proche du Dix qui comporte l’Un !?
L’hindouisme est le seul polythéisme à être resté vivant sur tant de dimensions. Peut-être devrais-je lui attribuer le nombre 3.3=9 ? Le 1 vient après le 9 comme l’Unité suit la Multiplicité.
Le bouddhisme continue de lutter contre l’Inanité, une inanité nécessaire, qui est le fond des choses. Après le Tout de l’hindouisme, le Rien du bouddhisme. Etc…