Ce livre, « Pour l’Histoire », n’aurait pas été possible sans le colloque de Cabris de juillet 1970, organisé par Serge Jonas, fondateur des éditions Anthropos et de la revue « L’homme et la Société », et qui réunissait des marxistes en rupture de ban, dont du côté français Lucien Goldman, Henri Lefebvre, Pierre Naville, et du côté italien Rossana Rossanda…
C’est au moment de ce colloque que je me suis dit qu’il fallait d’urgence faire avancer le débat. J’ai écrit « Pour l’histoire » en trois semaines. J’aurais mieux fait de prendre mon temps !
La fin de l’introduction portait sur les modes de production, thème fondamental de mon livre.
Grâce au concept central de mode de production, on comprend les classes sociales qui caractérisent chaque mode. Grâce au concept de formation économico-sociale, articulation de tels modes, on comprend la multiplication de ces classes.
Tous les modes ne sont pas à opposition de classes. Parmi eux le mode des petits producteurs ( M.3 P. ) qui survit encore aujourd’hui.
je disais aussi que le concept de civilisation, pour ne pas être idéaliste, doit être à la fin de la recherche historique.
je pensais que l’Histoire humaine a produit deux grands types d’aliénation matérielle, l’aliénation par la marchandise, l’aliénation par l’Etat.
Je proposais des définitions. Ainsi celle du mode de production : « Un mode de production est une articulation de forces productives et de rapports de production telle que dans sa définition la plus simple elle comporte une structure qu’on ne retrouve dans aucune autre articulation de forces productives et de rapports de production ».
Mon livre s’annonçait ainsi comme une analyse structurale anti-structuraliste.