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Dans nos petits groupes, collectifs et familiaux, la sexualité était le principal divertissement sans règle pré-établie, sinon par des habitudes naturelles.
Il a fallu se rendre compte du rôle de l’homme dans la procréation. La famille était née. La tendance générale a été de passer de la polyandrie, du droit de la femme à plusieurs hommes, à la polygamie officielle ou officieuse. La tendance était ainsi à la soumission, du moins apparente, de la femme à l’homme.
On s’aperçut aussi que les groupes qui se livraient aux joies de l’inceste connaissent une dégénérescence vite irrémédiable. Des interdits surgirent rapidement fondamentaux dans les petites vies humaines. La prohibition de l’inceste devint universelle, à la fois naturelle et culturelle.
La contradiction fut fréquente entre les familles et la collectivité. Elle se perpétue de nos jours. Le collectif, familial et social, s’impose, la collectivité, la société, s’impose.
L’être humain a d’autant plus d’imagination que les interdits l’emprisonnent. Cette imagination est souvent illusoire, elle n’en est pas moins nécessaire.
Entre animaux déjà il y a de la tendresse qui passe surtout par des caresses. Les êtres humains ont développé les pratiques de l’amour du baiser sur la bouche à la poésie enflammée.
Ils ont essayé de s’emprisonner les uns les autres dans des rites personnels et sociaux. La haine a souvent succédé à l’amour.
Le développement du langage a été aussi celui du mensonge. La raison humaine a été instrumentale, pratique mais aussi poétique, c’est-à-dire créatrice.
Les difficultés de la sexualité ont entrainé des procédures de refoulement, les parties sexuelles sont devenues honteuses. il y a souvent des reprises de sens par amour, par plaisir. Mais de lumineux, de solaire, le sexe est souvent devenu obscur, nocturne. Au pire il est bestial.
Ces processus primitifs restent fondamentaux aujourd’hui. L’humain est un animal et quelque chose d’autre. C’est à nous de fabriquer ce quelque chose d’autre. C’est notre liberté.