A.B.I. XVIII

J’ai publié deux autres articles dans « l’Homme et la Société » peu de temps après la publication de mon livre en 1971. J’en ai publié quelques autres dont je ne me souviens pas sauf un, avant 68, dans la Revue algérienne ( de la faculté de droit d’Alger ) qui présentait pour la première fois l’Algérie pré-coloniale comme une formation économico-sociale complexe avec beaucoup de « communautaire ».
Le premier, dans « l’Homme et la Société », se voulait le début d’une série qui n’a jamais eu lieu, faute de dialogue, même non-socratique. Il s’intitulait : « Sur les modes de production : l’idéologie ».
Pour moi le dialogue socratique est le dialogue idéal entre partenaires de bonne foi, qui se respectent.
L’article exhumait essentiellement l’oeuvre de Franz Jakubowsky : « Les superstructures idéologiques dans la conception matérialiste de l’histoire », qu’il a publiée en 1935 à l’âge de vingt-trois ans pour ensuite totalement négliger ce genre d’activité intellectuelle. Sa traduction, due au sympathique J.M.Brohm, est de 1971.
J’en concluais que l’idéologie n’est bien que fausse conscience, étant acquis que même fausse la conscience contient du vrai…
Je gardais l’idée que le socialisme doit abattre les quatre piliers des sociétés de classes : l’Etat, la famille, l’idéologie, la marchandise, c’est à dire l’Etat tout-puissant, la famille bourgeoise, l’idéologie mensongère, la marchandise comme seule règle…
Le second article intitulé « Socialisme ou capitalisme d’Etat » marquait que dans ce mode de production la forme d’exploitation est la même que dans le capitalisme classique et que la plus-value est centralisée.
Je pensais que le véritable capitalisme d’Etat exige un très haut niveau des forces productives et que les classes antagonistes sont les technocrates et les techniciens. il peut dons avoir des aspects positifs.
A ce compte là le capitalisme d’Etat est peut-être toujours un risque à notre avenir.