Il peut paraitre prétentieux de parler du général ( de Gaulle ) et moi. C’est oublier que des millions de Français sont dans mon cas, surtout à mon âge.
J’avais 6 ans quand Paris fut libéré par des Français portant l’uniforme américain. Il fut acquis pour moi que le général de Gaulle était bien le chef de la Résistance basée à Londres. Je ne comprenais pas bien ce que Maurice Thorez avait fait à Moscou.
En 1958 ma mère m’a raconté que dans mon sommeil j’avais dit : « De Gaulle, non ! »
En 1965 je me suis rallié à la politique extérieure du Général ainsi qu’à ses institutions. Je prenais ainsi le contrepied de l’auteur du « Coup d’Etat permanent », François Mitterrand.
Pendant cette période heureuse, j’étais l’adversaire du Général sur le plan économique et social et surtout celui de quelques valeurs profondes, que je pensais révolutionnaires, dans le même temps que je l’estimais et même l’admirais.
Les copains algériens, je vivais à Alger, étaient extraordinairement gaullistes.
En 1968 j’ai été partisan de la « chienlit » de mai.
En 1970 j’ai pleuré à la mort du Général.