Livre XIX : L’enseignement des disciples
Au nom du Juste, être prêt à mettre sa vie en jeu ou renoncer à un bénéfice, éprouver un recueillement profond lors d’un sacrifice et une affliction réelle dans le deuil, que demander de plus à un homme de bien ?
Il en est qui pratiquent la Vertu sans l’élargir, qui se fient à la Voie sans s’y engager. Ils ne m ‘intéressent pas
Un faux adage est : « Fréquente ceux qui sont fréquentables, ne fréquente pas ceux qui ne le sont pas ». Ca ne marche pas comme ça. L’homme de bien a certes du respect pour les hommes de valeur, mais il est tolérant. Il admire les excellents, il a de la pitié pour les incapables… Si je me trouve supérieur aux autres, pourquoi ne pas être tolérant ? Si je leur suis inférieur, c’est à eux de me tenir à distance.
Les arts les plus humbles ne sont pas méprisables. Mais il ne faut pas les rattacher aux plus nobles ambitions
Aimer l’étude, c’est être conscient de ses lacunes et conserver ses acquis
Développer ses connaissances sans perdre de vue son but, interroger sans cesse pour mieux se connaître, voilà déjà l’humanité
Un artisan vit dans son échoppe pour perfectionner son art, un homme de bien vit dans l’étude pour se parfaire dans la Voie
L’homme de peu qui commet une faute fait son possible pour la dissimuler
L’homme de bien a l’air sévère de loin, de près son visage est aimable, quand il parle, il est rigoureux, infiniment respectable. Si je compte bien, ça fait trois visages
L’homme de bien ne fait travailler le peuple que si celui-ci lui fait confiance. Faute de quoi le peuple se sent exploité. Il ne présente de remontrance au souverain que s’il a mérité sa confiance.
Ne pas transgresser les principes permet seul une marge de liberté dans les détails