Avec l’article MK 92 s’est terminée notre adaptation des « Entretiens » de Confucius, de maître Kong qui est né en 551 av. JC., est mort en 479 av.JC.., toujours dans la petite principauté de Lu, centrale dans la Chine de l’époque, la Chine du Nord.
Nous avons respecté la traduction du professeur Anne Cheng en gardant une liberté certaine d’interprétation. Nous avons omis les détails historiques, dont les noms propres, pour nous concentrer sur les dimensions éthiques de l’oeuvre du maître chinois.
Nous allons imaginer quelque chose de l’immense histoire de la Chine depuis le III° millénaire avant le Christ, histoire quasiment purement chinoise, entourée seulement de Barbares. Histoire paysanne, rurale, patriarcale.
Cette gigantesque histoire s’est peu à peu développée, sans rupture, sans solution de continuité. Confucius est un héritier, particulièrement favorable aux traditions, aux moeurs et aux rites des anciens. Confucius ne voit aucun conflit entre lui et la Tradition, son rôle étant de la couronner en insistant sur les rapports sociaux, les relations de pouvoir, très développées à son époque de division extrême de la Chine en principautés rivales, sous la domination devenue très lointaine de la dynastie des Zhou ( ancienne orthographe française : Tchéou ). Epoque dite des « Printemps et des Automnes ».
Confucius est donc l’héritier de textes importants, les Odes, chef d’oeuvre de poésie, qu’il cite souvent, le Yi-king, « livre des changements » ( des « mutations », des « métamorphoses » ), magnifique traité de psychologie comportementale, à portée universelle, que l’école confucéenne a heureusement complétée et que le maître cite aussi.
Confucius est également l’héritier du Tao tö-king, le livre de la Voie et de la Vertu, que j’ai pour ma part adapté cet été 2016 dans mon blog, et qui reflète la tradition populaire, mais qui a des démêlés avec les « gouvernants », ce que va reprendre Confucius, de façon beaucoup plus élitiste.
Le personnage légendaire de Lao tzeu, auteur présumé du Tao tö-king, serait né vers 590 av.JC., aurait été archiviste, puis un sage retiré, avant de prendre le chemin de l’exil. Confucius a été un maître errant, à la recherche d’un emploi, jusqu’à sa mort, laissant ses « Entretiens », qui nous sont parvenus en bon état, surtout les neuf premiers, sauf les cinq derniers, mais qui reflètent des éléments essentiels de la si importante école confucéenne.