Er 60

Une servante dans un coin de jardin
Faisait un bouquet pour madame
Le patron arrive la félicite
Lui coule une main au sein
La servante se défendit sans rien gâter
Elle jeta les fleurs au compagnon
Celui-ci la fit tomber
Et la baisa dessus les fleurs
Qui manquaient cruellement d’épines
Ce beau ménage fut aperçu
Par une voisine languarde et méchante
L’homme s’en aperçut
Il courut à la maison
Persuada sa douce épouse
D’aller au jardin faire un bouquet
Pour le plaisir de faire des bouquets
Le même jeu recommença
Fleurs de voler Tétons d’entrer en danse
A la douce le jeu sembla beau
L’après-midi la voisine se pointa
Son front était sévère
« Si j’étais vous je chasserais à coups de pied
Cette fille perdue
Ce matin je l’ai vue au jardin avec votre époux
Ils se sont jeté des fleurs à la tête »
« C’était moi »
« ils se sont mis à cueillir les fleurs
Que baisers on appelle »
« C’était moi »
« Ils sont passés au jeu des tétons
A pleines mains on les a laissés prendre »
« C’était moi »
« Bon vous avez la tête dure
Je sais bien ce que j’ai vu
Gardez donc cette fille »
« J’en suis très bien servie »
« Vous en tenez ma commère m’amie »

P.S. : La Fontaine toujours, cette fois inspiré par la reine de Navarre