Je rappelle que l’empire, c’est la Chine elle-même, la Chine des Chinois opposés aux Barbares :
Mencius disait qu’il ne pouvait éviter de discuter de disputer
Car notre histoire est troublée entre tranquillité et désordre
Jadis les eaux arrêtées dans leur écoulement
Avaient débordé et inondé l’empire
Le pays était plein de serpents et de dragons
Errant les hommes se faisaient des huttes sur des pieux
Ou excavaient des cavernes dans les terrains élevés
Un prince creusa des canaux draina l’eau vers la mer
Relégua serpents et dragons dans les herbes des marais
S’écoulant les eaux formèrent des rivières et des fleuves
Cette sage administration fut peu à peu abandonnée
Des princes cruels se succédèrent
A la place des maisons ils creusèrent des bassins
Ils changèrent les champs en parcs
Des doctrines perverses et de grands désordres
Apparurent dans le même temps
Un nouveau prince chassa au loin tigres, léopards,
Rhinocéros et éléphants qui peuplaient les parcs
Tout l’empire fut dans la joie
Puis les temps redevinrent mauvais
Au nom des fausses doctrines
On vit des sujets assassiner leurs princes
Et des fils tuer leurs pères
Confucius réagit avec une grande autorité
Mais aujourd’hui les princes sont licencieux
Les lettrés se livrent à des disputes insensées
L’un rapporte tout à soi, ne reconnait pas de prince
L’autre aime tous les hommes également
Ne distingue pas parents et étrangers
Ne reconnait pas de père
Ne connaitre ni prince ni père
C’est se ravaler au rang des animaux