Un sage pratiqua le jeûne pendant trois jours
Déjà ses yeux ne voyaient plus clair
Ses oreilles n’entendaient plus distinctement
Un prunier avait encore un fruit
A moitié rongé par un ver
Le sage se traina jusqu’à l’arbre
Il avala trois morceaux du fruit
Vue et ouie lui revinrent
Selon Mencius ce sage est le meilleur
Comme le pouce à l’égard des autres doigts
Mais pour tenir son chemin il faudrait être un ver de terre
Le ver de terre mange de la terre desséchée
Et boit de l’eau trouble
La maison de votre sage a-t-elle été produite
De façon irréprochable ?
De même pour les grains qu’il mange ?
Il fait des souliers et sa femme tisse le chanvre
Il refuse l’aide de son frère
Car il juge ses appointements mal acquis
Il refuse même son hospitalité
Il entendit une oie crier Sa mère la tua Il vomit
Il refusa de manger la nourriture préparée par sa mère
Il a une maison il mange ce que lui prépare sa femme
Sa probité est en partie imaginaire
Il aurait mieux valu qu’il fût ver de terre