TT 169 Apollinaire

Le cerf soupire pour l’eau de la fontaine
Mon âme te désire
Mon coeur a soif et veut boire son dieu vivant
Que voient nos prunelles humaines ?
Jour et nuit j’ai mangé le pain de la douleur
J’ai fermé mon coeur
Je foule le pavé
J’entre dans la maison
Ta maison
Pourquoi te troubles-tu petite âme inquiète ?
Tu es tellement pleine d’espoir
L’abîme invoque l’abîme
Tes flots rejaillissent sur la rive en fracas
Tes flots m’ont submergé
Le jour dit ta pitié et ton éclat
Pourquoi dois-je marcher vagabond et morose ?
Pourquoi mon ennemi a-t-il pu m’accabler ?
Mes os sont brisés et mes ennemis s’entêtent
Mon âme s’inquiète
Où es-tu ?
Tu es l’aide parfaite de mon regard