A l’apogée de l’empire byzantin au VI° siècle :
Avant même la mort la vie est apparence
Hommes des pays de langue grecque le malheur est sur nous
Amis nous croyons à ce songe qu’est l’existence
Sommes-nous morts ou vivons-nous ?
On nous met en réserve on nous gave pour la mort
Comme un troupeau de porcs qu’une brute égorge
Les délices de la vie sont brêves
Amours délices et orgues…
Le temps court
Il nous livre aux maux des mortels
Et d’abord à leurs mots
Le temps se jette sur nous enfin
Et à chacun apporte la fin
Voici la vie la belle vie
C’est le plaisir ou rien
La vie humaine est brève
Vite le vin !
Et la danse les fleurs Vite les femmes !
Jouissons aujourd’hui
Nul ne connait les demains
Comment suis-je venu ? D’où suis-je venu ?
Pourquoi paraître au jour si c’est pour disparaître ?
Quel est ce moi qui n’a jamais rien su ?
Née du néant au néant aboutissant
L’espèce des mortels n’est rien à jamais
Versons le vin l’ami du plaisir
Le seul remède qui nous puisse guérir
J’ai peu mangé j’ai peu bu
J’ai beaucoup souffert
Je meurs tard mais j’y suis
Rassurez-vous vous y passerez tous
Puisse-je être le vent !
Lorsque tu sors reçois mon souffle
Puisse-t-il dégrafer ta robe !
Que je sois une rose rouge pour toi !
Puisses-tu m’offrir la neige de ton sein !