TT 176 Museios

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Les noces d’Héro et Léandre
Fous d’une nuit d’amour, de lutte et de mystère
Ils réclamaient que vint l’ombre, leur chambrière
Enfin la nuit vêtue de noir se lève obscurément
Donne à tous le sommeil sauf au garçon hardi :
Sur le bord d’une mer aux multiples murmures
Il guette le signal, le feu lointain maudit
Témoin secret de l’heure où s’ouvrira le lit
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Vers la lampe qui brille il se hâte en nageant
Il y va seul s’élance est barque et rameur
Tandis que sur la tour qui domine le rivage
Héro cherche d’où peut venir l’appel du vent sauvage ….
Elle l’a mené vers la tour …
A l’entrée elle tient dans ses bras son fiancé qui halète
Elle se tait L’écume souillait encore la tête de Léandre
L’eau de l’océan ruisselait sur son corps
Elle l’a mené dans sa chambre de vierge
Où tout est préparé pour l’époux annoncé
Elle a lavé entièrement la peau de son aimé
Elle a répandu sur son corps l’huile où la rose embaume
L’odeur de la mer ainsi se dissipa
Comme il halète encore elle le tient serré
Dans la couche aux couvertures chaudes
Comme une épousée elle dit des mots enflammés :
« O toi mon fiancé plus qu’aucun fiancé
Tu as beaucoup peiné plus qu’aucun autre au monde
O toi mon fiancé qui as beaucoup peiné
Te voici délivré de la salure des ondes
Enfin t’a quitté ton odeur de poisson
Que possède la mer aux longs gémissements
Laisse cette sueur entre mes bras serré »
Ainsi dit-elle et lui dénoua sa ceinture
Ils vont découvrir tous deux les secrets
Que garde la déesse dont l’amitié est sûre
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Seul le silence a paré la chambre et le lit
Seule l’ombre a servi la nouvelle épouse
Ce fut un hymen sans hymnes chantés