J’ai atteint le fond et je suis sorti de l’autre côté
Dans le petit chemin je marche à l’ombre de quelques cèdres
Je ramasse des filles mortes
Timides et osées Je voulais dire des filles
Non des feuilles je voulais dire des feuilles
Rien de ce qui est écrit n’est vrai
Brûlant des branchages avec leur feuillage
J’entends la pluie nocturne
Elle ne me dit rien de bon
Il y a un moment j’étais face au couchant
J’ai séjourné autrefois dans cet endroit
J’y retourne seul avec ma canne solitaire
Je suis vraiment seul je ne suis plus solidaire
A travers les murs écroulés
Renards et lièvres se sont frayé leur chemin
Le puits asséché est assiégé par des bambous
A la fenêtre où je lisais les araignées ont élargi leur empire
Ce que j’appelais autrefois ma plate-forme de méditation
S’est écroulé comme tout ce qui reste de civilisé
Un enchevêtrement de petites plantes sauvages
A englouti le perron
Ce qui est petit naturellement l’emporte aisément
Sur ce qui est grand humainement
De petits insectes crient sur moi
Je ne puis me résoudre à repartir
Je n’aime pas être ainsi indécis
Je reste tout triste devant le soleil du crépuscule