APC 117

La nostalgie est longue
A qui va ma pensée ?
Il m’a quittée à cheval
Je pleure dans l’alcôve déserte
J’épile mes sourcils dans le miroir de jade
Je vous hais dans le même temps que je vous aime
Les fleurs de lotus sont blanches
Deux canards s’envolent
Pour vous j’ai semé et cueilli
La glycine s’allonge le long des branches de pin sombre
Les traces de mes larmes ont séché
Qui aime ne craint pas les cheveux blancs
Vent et pluie sifflent
Pourquoi ne puis-je vous accompagner à jamais ?
Les coqs chantent déjà
Ma pensée va à celui que j’ai vu en rêve

Dans un poème vous me demandez ce que je peux bien faire dans la montagne
Je suis pauvre et très paresseux
Le vin sent bon dans sa jarre le prunier est toujours en fleurs
Vers midi je sursaute dans mon rêve
Les oiseaux s’appellent à la fenêtre
J’ai rompu avec mes anciens amis
Devenu vieux je laisse sécher les pinceaux et l’encre
Vous aussi vous vivez en compagnie des mouettes
Pourquoi m’étendre sur les explications ?

*

Le vent ulule à la cime des arbres
La pluie crépite sur le lac
Les pêcheurs ont disparu
Les oies sauvages se causent dans les ajoncs