Ballotté par une mer tempétueuse
Etouffé par une montagne poussiéreuse
J’ai fait trois rêves de chacun dix ans
Caché sous les chrysanthèmes jaunes
Gisant sous les cimes perdues dans les nuages
Je m’éveillerai d’un rêve princier
Je ferai mes adieux à l’étang
Je sauterai hors de la jarre
Autrefois de vin aujourd’hui des moucherons
*
Depuis que mon étudiant est parti
Je ne pense qu’à lui
Ah ! Être encore sienne !
Je l’aperçois soudain
Il passe devant ma porte
L’appeler ?
Je crains les indiscrets
Je vais chanter bien fort
Une chanson comme naguère
Il reconnaîtra ma voix
A la cime des arbres auprès des balustres peints descend la lune
Le festin terminé la musique s’est tue
La servante est venue me chuchoter dans l’oreille :
« La patronne cuve son vin dans la chambre du fond »
*
A ma joie se mêle l’effroi
Souriante je viens à toi
Je m’appuyais sur la rocaille
La rosée gelait mes manches
Je ne suis pas habituée aux rendez-vous secrets
J’ai craint de trahir mon serment
J’ai parcouru furtivement le kiosque aux brocarts et aux parfums
J’ai cherché j’ai guetté
Je me suis cachée J’attendais le moment de l’amour
Les fleurs jouaient avec leur ombre
Un rideau cachait la lune
Chut ! j’ai éteint la lampe
*
Blottis l’un contre l’autre à la croisée des nuages peints
Enlacés nous chantons sur l’oreiller pleine lune
Aux aguets nous comptons les défilé des heures
Pleins de peine et d’espoir
Passion inassouvie et rapide
*
Facile de se quitter difficile de se retrouver
Mon corps fond mon parfum s’évapore
La nuit est avancée ma porte ornée de broderies n’a pas de verrou
Mi-ouverte mi-close nous attendons ton retour