On bâillonne les soldats avant le combat
Leurs insignes sont secrets leurs consignes sont précises
On se bat corps à corps dans les ruelles étroites
On tue sans bruit comme se fauche l’herbe
*
Je rencontre un vieil ami
Devant une coupe nous chantons tristement
Que de larmes en dix ans de séparation !
Que de larmes en ce jour de retrouvailles !
*
Dans la montagne déserte auprès d’une eau sauvage
Je salue en passant une tombe et sa chapelle
Mes vêtements et moi sommes imprégnés
De la verte humidité portée par la brise des pins
Le voyageur voulait connaître les secrets du passé
Les statues sont muettes face au soleil couchant
*
Arbres lointains flots légers flou obscur
Un nuage solitaire vous porte ma pensée
Au printemps toujours en rêve
Je retourne au pays natal
Qu’en revois-je hors de ses montagnes bleues ?
Vous
*
Nous nous sommes croisés en traversant la digue
Je fus touchée par son regard précieux
J’habite près du pont rouge
Ma porte est vermillon
Au carrefour des chemins
Vous la reconnaîtrez aux fleurs de magnolia
N’allez pas jusqu’aux saules pleureurs