APC 132 Poèmes à chanter des Ts’ing

Poèmes des Ts’ing ( XVII° – XX° siècles ) :

Une étape en montagne
Une étape par voie d’eau
Je m’en vais là-bas
Au profond de la nuit
Je veille le vent
Je veille la neige
Des bruits me coupent dans un rêve
Il n’y avait pas de tels cris
Dans mon jardin jadis

Le vent disperse la neige
Je ne peux me détacher de la lune
Au dessus du pêcher
Qu’on ne m’éveille pas !
Je garde pour moi si bel un rêve !
Sans crier gare sonne le clairon !
Auprès de ma tête sur l’oreiller
Des larmes de sang la mince glace rosée
Les chevaux des frontières hennissent
Les dernières étoiles frôlent les bannières

Les branches de saules bercent le pas de mon cheval
Les oies sauvages reviennent
Pas de vêtement de printemps
Avec le soir revient ma mélancolie ordinaire
Mon rêve flotte comme libre fil de soie
Je lui réponds que la séparation n’a que trop duré

*

J’ai préparé mon épée j’ai noué des relations cordiales
Mes larmes s’en sont allées au gré du vent
Je compose de nouvelles paroles sur des airs anciens
Beaucoup expriment le regret du vide
Qu’a été mon existence
Plusieurs chantent les épingles de cheveux en ailes d’hirondelle
Je n’ai pas pris de maîtres anciens
J’ai suivi des accents nouveaux
Je flâne au long des fleuves au bord des lacs
Je ne suis bon qu’à organiser des banquets
Où se produisent des beautés poudrées de rouge
Je ne ferai jamais plus

Fin de l’anthologie