Dans le ciel d’azur une brèche est comblée par la montagne isolée et ses nuages blancs
Les sources jaillissent librement dans les antres profonds
On aperçoit à peine les sentiers sur les monts périlleux
Soleil et lune se désolent murés dans ce cachot
Le tonnerre et le vent troublent l’ouïe et la vue
Je voudrais simplement me cacher dans l’ombre
A quoi bon un bon souverain ?
*
A peine tiré de mon exil
Sur la vague en émoi je joue avec la lune pleine
Fleuve et montagne ont perdu LI PO
Pour plusieurs milliers d’années de solitude morne
Moi aussi je l’avoue j’ai les dauphins pour montures
Mais c’est en bateau que j’arrive à l’île aux buffles
Je grimpe au pavillon je n’y vois personne
Le printemps ondule jusqu’au ciel bleu
*
Il est des gens qui n’ont rien de trop
Mais vous maître c’est autre chose
Votre fourneau s’effondre glacial et sans fumée
Au terme de votre chemin vous avez droit au mépris du peuple
Votre petit fiston faute de souliers a les pieds crevassés
Votre chère épouse à force de jeûner a le visage gris
Vous reposez la nuit raidi de froid
Le chemin est barré
Vos propos ont fait pleurer les dieux
La voie se perd
Buffles halètant sous la lune, truies au dos fangeux
C’est à qui fera assaut de mépris