PCA 127

Un nuage de poussière au dessus du chemin
Nous étions comme des chatons de saule
Le long de la berge
Nos pas étaient si légers
Qu’ils ne laissaient pas de trace
Aujourd’hui le vin avive les joues
La pluie automnale mouille tes yeux
Rouges de pleurs
Tout est terminé tout est dit
Sauf : as-tu toujours envie de moi ?

A cause des pruniers en fleurs
Je me suis enivré dehors toute la nuit
Une fille m’a mendié un nouveau poème
Je l’ai griffonné sur une écharpe de noces
Les filles se sont bousculées pour verser le vin
Je suis vieux aujourd’hui Rien n’est plus comme avant
Je ne peux plus m’étourdir avec les filles en fleurs
Mes larmes tombent je ne souhaite
Que verrouiller ma porte et dormir toute la nuit
Les pétales de pruniers se posent librement sur la neige

Depuis que je l’ai accompagné et qu’il m’a dit adieu
Mon coeur a mal
Que me reste-t-il ?
Quelques souvenirs qui pâlissent aussi ?
Ma main sur la balustrade je balaie de la manche
Le duvet argenté des saules
La vague est passée
Les monts sombrent dans le brouillard
Un homme s’en va