DHS 8

J’ai un pied chez toi et un chez moi
Un le jour et un la nuit
Un poétique et l’autre prosaïque
Un travailleur et l’autre pas

Une université c’est d’abord des portes et des fenêtres
Et aussi des escaliers
Je ne connais plus personne
Je suis trop vieux pour quoique ce soit

Une ville c’est d’abord ses sous-sols et ses sanitaires
Une véritable ville n’a pas besoin d’humains
L’espèce humaine est trop jeune
Pour comprendre et se comprendre

Un animal salutaire sait se taire
Tout animal dit domestique peut se rendre utile
La condition animale change beaucoup
L’humain met beaucoup d’intelligence à être bête

Mieux vaut le pragmatisme que le dogmatisme
L’indépendance porte des noms différents
Il faut voir le possible et non l’impossible
Le possible peut ne pas être souhaitable

DHS 7

Pas de frontière sans oppresseur
Que de haine sans cause réelle !
Quel est ce char qui me distance ?
Mes semelles fauchent les kilomètres

Légers de papiers et de bagages
Combien ont passé l’océan ?
Je replace ma photographie
Qui s’est décollée sans avoir servi

Je ne sais rien des secrets de village
je ne fais rien de sérieux
Je suis ailleurs, dans mon fauteuil
Je ne pense rien des cigales rien des mygales

Je suis pasteur et non passeur
Où sont mes ouailles ?
Elles ne paraissent sur aucun livre d’histoire
Je ne les entends pas crier ni même rouspéter

DHS 6

Tout va par six quand on y croit
Moi pauvre de moi
Je préfère le neuf et le un
Le un qui sort du neuf

Nous sommes nombreux à être des passeurs
A vouloir être des passeurs
Des passeurs de nouvelles, de savoir
Et peut-être d’intelligence

Je ne suis plus un soiffard
Je n’ai jamais été gourmand
Mon grand regret ?
Je n’ai pas été gourmet

La pensée demande du concret d’abord
Elle est un début
Elle n’est pas une fin en soi
Elle est un éternel recommencement

Il n’y a pas de pensée en soi
Nous sommes disparates comme en tout
Nous sommes une langue
Matérielle et idéelle comme tout

DHS 5

Tout roman a sa géographie propre
Toute histoire aussi
La péninsule n’est pas une île
Un plateau n’est ni plaine ni plateau

Sans habitants pas d’habitat
La haine rend les armes
Sans amour pas de haine
Tout est histoire

La haine antique n’est pas belle à voir
On en fait le refuge de la beauté
Dans mon esprit tout se mêle et se confond
Que dire du corps du coeur voire de l’âme ?

L’âme est ce qui reste quand on a tout fait tout connu
Quand on a tout oublié
L’âme est le résidu du sens
L’âme est souffle et amitié

Obscurité silence ça pourrait être bien
Si n’existait point le malsain
Je ne veux pas faire le mal
Du moins ce qu’on appelle tel

Je dis oui je préfère
Je dis oui à la construction des maisons
Il y en a qui trouvent qu’il y en a trop de laides
Je suis d’accord pour appeler à l’aide

DHS 4

Le vent dans les déserts
Sculpte des roses de sable
Sais-tu que l’eau rouille
Mais rien qui souille ?

Il faut parfois avoir le courage
De tuer les questions indiscrètes
Sinon elles reviennent encore et toujours
Avec leurs réponses criminelles

Je suis double je ne suis pas simple
La vie est double
Mélange nécessaire de bien et de mal
Béni et maudit

La mort est une frontière nécessaire
Pour que la vie se connaisse
Il faut user vite fait de la vie
Avant qu’elle ne disparaisse

DHS 3

J’ai connu la falaise grâce à une jeune fille brune
La belle du pays du bord de mer
Elle seule connaissait le chemin de la falaise
Serpentant à mi-hauteur

Si on tombe on se tue
La terre tremble plus souvent que le ciel
Du moins c’est ce que les gens me disent
Au café de l’église

Je n’aime pas les humains
Je les crains
Je les aime bien
Quand cas rare ils m’aiment bien

Je n’aime pas le populisme ni les populistes
Dans chaque peuple le culte de soi-même
Et le refus de l’autre
Se conjuguent de façon atroce

DHS 2

J’aime l’eau bien froide
Pour la boire goulument
Mon monde est un désert
Pour qui ne le pratique pas assidument

Je ne suis pas un rebelle
Je résiste comme un beau diable
Mon histoire est un carnaval
De danses et de couleurs

Je ne veux pas basculer dans la folie
Je suis seul mais ni isolé
Ni solitaire
Ma femme et ma fille veillent sur moi

Seul sur ma falaise
Je reçois la pluie
Et des bourrasques d’eau de mer
Mon dos s’encastre dans la falaise

DHS 1

Blasphèmes neufs et dictons nouveaux
C’est chers amis un salmigondis
Sots oracles et faux miracles
Bruits sous la terre et grands tonnerres
L’amphigouri est partout
Bel imbroglio et joli quiproquo

Je défends ma patrie mentale
Mon monastère est libre
J’y suis seul à plusieurs
Un idéal pour moi

Les corbeaux ne sont pas beaux
Même quand il pleut à seaux
Les restrictions ne sont pas pour moi
Je suis coincé sur ma falaise
Entre ciel mer et terre

L’archéologie de demain
Est un sport difficile
Certains disent impossible
Je n’ai pas le choix

Nouvelle table des matières

PCA 128 12 / 3 / 2019 >> PCA 72
PFR 58 6 / 3 / 2019 >> PFR 1 27 / 2 / 2019
PCA 71 27 / 2 / 2019 >> PCA 1 19 / 2 / 2019
MLB 17 19 / 2 / 2019 >> MLB 1 12 / 2 / 2019
FCA 21 11 / 2 / 2019 >> FCA 1 9 / 2 / 2019
HTA 15 8 / 2 / 2019 >> HTA 1 7 / 2 / 2019
POL 6 / 2 / 2019
Dha 3 / 2 / 2019 >> Dha 1 31 / 1 / 2019
Rab 86 30 /1 / 2019 >> Rab 1 23 / 1 / 2019
Cat 28 22 / 1 / 2019 >> Cat 1 20 / 1 / 2019
WOW 46 20 / 1 / 2019 >> WOW 1 12 / 1 / 2019
CGU 70 11 / 1 / 2019 >> CGU 1 30 / 12 / 2018
FGU 35 29 / 12 / 2018 >> CGU 1 25 / 12 / 2018
LTU 47 25 / 12 / 2018 >> LTU 1 20 / 12 / 2018
PJ 12 20 / 12 /2018 >> PJ 1 18 / 12 / 2018
Table des matières

PCA 74 bis

La lune est nouvelle
Mince rayon arc à peine visible
Ombre oblique anneau inachevé
La lune monte au dessus de la vieille forteresse
Se cache derrière les nuages
La voie lactée est immuable
La montagne déserte est froide et solitaire
La rosée blanche couvre le jardin
Elle mouille en secret
Les chrysanthèmes endormis