Un an après

Les mêmes formules ou à peu près :
L’idéal c’est d’être modéré, passionnément modéré
En 2014 comme en 2013 il n’y a pas d’avenir politique en Europe hors de la droite et de la gauche molles, même après la gifle des élections municipales en France
Il est gravement erroné de croire qu’on puisse se passer de l’énergie nucléaire D’où la gauche Mox
Il est heureux que le gauchisme soit en perte de vitesse
Il arrive que la Gauche soit gauche

Le poulot

Amorce de chanson :
Qu’il est beau le poulot
Qu’il est beau le poulot
Avec ses cheveux gris
Pourtant il voudrait tellement
Avoir des cheveux blancs
Mais qu’il est beau le poulot…

-/ 🙂

Les détails

« De minimis non curat praetor ». Le préteur ( magistrat de rang le plus élevé ) ne s’occupe pas des petites choses. Cet adage juridique du droit romain a été utilisé par Hegel et le général de Gaulle pour des raisons hautement compréhensibles.
On peut lui ajouter un proverbe : « Le diable se cache dans les détails ». Et en effet une ligne générale, juste dans l’ensemble, peut s’enliser dans les détails et même s’y abîmer.

Nouveau blog

Un nouveau départ ? Il ressemble fort au premier.
Mon point de départ, logique et non chronologique, est toujours : RIEN NE SE REDUIT A L’UNITE
Puisque je parle de rien, j’ajouterai un thème qui m’est cher et que je dois au sanctuaire de Delphes dans l’antiquité grecque : RIEN DE TROP.
Sur ma lancée un anecdote personnelle : En 1961 j’ai pris le parti de la Chine dans le conflit sino-soviétique. J’ai même été abonné un temps à « Pékin-Information ». Je lisais dans ce journal un slogan maoïste : « Nous sommes dans le temps du Un en Deux et non pas dans celui du Deux en Un ». C’est à dire que nous étions dans une phase révolutionnaire. Sommes-nous aujourd’hui dans une phase du Deux en Un, c’est-à-dire une phase réformiste, marquée par la victoire temporaire du Capitalisme ?

Titien ( 1 )

Le Titien ou le triomphe de l’académisme. Le roi des peintres pompiers. Jamais on a été aussi loin dans la maîtrise de la peinture pour être à ce point dans la sujétion aux pouvoirs établis, spirituels et politiques. Tout cela avec une honnêteté doucereuse ( à suivre ).

Titien ( 2 )

Le Titien ou le triomphe du classicisme. On n’a jamais été aussi loin dans l’harmonie. Les forces contraires ne le sont plus. Le pape n’est pas écrasé par sa charge, ni par les efforts nécessaires pour y accéder. Le pape est un homme digne et bon. Giorgione, prédécesseur immédiat du Titien, a acquis le droit de montrer la nudité féminine. Le Titien la montre dans sa molle splendeur. Une hypocrisie de moins. L’art du peintre est à la hauteur de son modèle et pourrait évoquer celui d’Ingres. Non, cette nudité est uniquement celle voulue par un peintre au sommet de son art, à la fois réaliste et idéaliste, naturel et artificiel.
Mais le classicisme ne peut pas tout. A force d’absorber les contradictions il ne les montre plus. Son triomphe en devient faux. Les successeurs immédiats du vieux Titien ( il a vécu longtemps le bougre, à croire que le classicisme conserve ) ont fait le contraire sans avoir à se révolter. Le Tintoret a poussé aussi loin que possible la logique de la ligne de fuite, repoussant les murs, fondant avec d’autres le baroque. Le Caravage a outré l’opposition de la lumière et de l’ombre, réalisme tourmenté à l’image de sa vie.
Le Titien doit rester un maître, à la fois académique et classique.

Un an déjà

Le 27/2/2013 je lançais ce blog avec l’aide de notre fille Anne. Le 3 mars j’écrivais. Ce blog fut longtemps historique, politique, personnel. Puis j’eus le plaisir d’y introduire des poèmes que j’ai écrits il y a un demi-siècle et des réflexions ontologiques, consacrées surtout à Héraclite et à Blaise Pascal. C’est grâce à ces auteurs que je me suis mis à translater, c’est-à-dire à traduire, adapter, moderniser… Pour la noël 2013 j’ai commencé la publication intégrale des fables de Florian. Puis j’ai présenté une anthologie des poètes français du XVI° siècle. Enfin j’ai réfléchi sur quelques peintures des siècles passés.
Je n’ai jamais oublié la variété d’inspiration qui me semble convenir à un blog. A partir du 3 mars commence une deuxième « saison » avec un retour à quelques-unes de mes préoccupations essentielles.

Bosch

L’Homme est un animal symbolique. Pas religieux, non, contrairement à ce que prétendait Mircea Eliade. La religion n’est du reste souvent qu’un rite social. L’Homme se passe aisément de religion. Mais pas de symboles. Sans même y faire attention, il s’entoure de symboles, petits et grands. La superstition s’en mêle, faite de mémoire et d’habitudes face à un monde compliqué.
Le symbolique est volontiers magique. Il manipule le monde ou se laisse manipuler. Sous les grands monothéismes, quintessence du religieux, survit et parfois remonte l’esprit magique des origines. Jérôme (Hiéronymus) Bosch, qui vécut à la charnière du XV° et du XVI° siècle, est à la jonction de plusieurs Renaissances. Entre Renaissance flamande et mystique rhénane, il témoigne d’une remontée de l’esprit magique si souvent refoulé. Un autre exemple est l’effort à l’époque de certains chrétiens pour comprendre et adapter la merveilleuse Kabbale juive sous le nom de Cabale.
Bosch nous promène dans un jardin des merveilles où tout le monde est fou comme nous tous. Le sourire du chat du Cheshire ne manque même pas. Il se promène dans la qualité exceptionnelle de la peinture.

Tout cela n’est possible que si l’esprit dogmatique ne s’en mêle pas. Contrairement à ce que prétendait le vieux Thalès, tout n’est pas plein de dieux, mais tout est plein de symboles.
L’animal dogmatique en l’Homme nie l’animal symbolique que cependant il n’hésite pas à utiliser à foison.

Fragonard

La peinture française du XVIII° siècle n’égale pas les grandes oeuvres de l’Italie du « Quattrocento » ( XV° siècle ) ou de la Hollande du XVII° siècle… Mais elle a un charme certain, « époque », fait de finesse et de distinction, quelque soit le sujet, « a french touch » avant l’heure. Fragonard est au centre, Boucher va plus loin dans le libidineux, Chardin s’illustre dans l’observation attendrie de la vie quotidienne, Greuze témoigne de la mode vertueuse. Fragonard montre un goût raffiné et délicat en contant fleurette comme on disait alors, en flirtant comme on dirait aujourd’hui. Il illustre un certain art de vivre qui connait bien le sexe sans en être ni dupe ni victime. Entre Marivaux et Sade, Fragonard a choisi le premier.