L’Uruguay, petit pays d’Amérique latine, de moins de quatre millions d’habitants, était naguère surnommé la Suisse de cette région du monde, avec une seule grande ville, Montévidéo, un peu comme la Hongrie avec son Budapest. Normalement on ne devait guère en parler. Puis il y a eu la guérilla urbaine des Tupamaros, la dictature militaire, le retour à la démocratie…
Ces derniers temps l’actualité de l’Uruguay est beaucoup plus souriante. Son président démocratiquement élu, José Mujica, ancien guérilléro, refuse les fastes de sa fonction, reverse la plus grande part de son indemnité aux pauvres, vit dans une ferme loin du palais présidentiel. Il y a plus, les autorités uruguayennes viennent de décider la légalisation du cannabis sous contrôle de l’Etat. Une officine de l’O.N.U. vient de s’en offusquer.
Le cannabis pose un problème comparable à celui de l’alcool aux Etats-Unis du temps de la prohibition qui a considérablement augmenté le gangstérisme, le crime organisé, symbolisé par le nom d’Al Capone. Le cannabis est disponible partout au service de réseaux maffieux. Il s’agit là d’une formidable hypocrisie sociale. Il vaudrait mieux légaliser le cannabis sous un contrôle strict et en confier la commercialisation en France aux buralistes, aux débits de tabac qui verraient là une manne inespérée.