Les origines

Je suis né d’une mère, enfant de l’assistance publique, abandonnée à la naissance, femme de ménage, et d’un père, garçon boucher, puis garçon de café.

Sois fier de tes origines, quelles qu’elles soient. Fier et non orgueilleux. Ne méprise pas les origines des autres.

Enfant de prince ou de bohèmien, tu n’es finalement que le fils de tes oeuvres.

Inspire toi d’Aristote conseillant la voie du milieu : entre l’appréciation excessive de soi-même et l’abnégation, au sens de négation de soi, trouve ton juste chemin.
Tu as droit à quelques embardées. De toutes manières, tu n’y échapperas pas.

L’idéal serait que tu sois excessif sans excès.

En tant qu’historien, je me suis particulièrement préoccupé des origines, des débuts des civilisations et des pensées, parce qu’elles rendent compréhensibles les développements ultérieurs.

Cependant tout n’est pas dans l’origine.

La volonté de puissance

Beaucoup confondent la volonté de puissance, chère à Nietsche, avec la volonté de pouvoir.

La volonté de puissance signifie la volonté de plus-être.

La volonté de pouvoir et le pouvoir lui-même nuisent à l’Etre ainsi qu’à chaque existence.

Etre plus et exister davantage prennent tous les chemins et changent continuellement  de sens.

L’Etre est et n’est pas. L’Etre est en Lui-même et n’est pas pour nous. Voir l’ontologie de Guy Dhoquois publiée dans le site « Contradictions militantes » de Guy et Régine Dhoquois, sous le nom de « feuilleton théorique ».

L’écriture

L’écriture renvoie à l’écriture, c’est-à dire à la lecture.

N’arrête jamais de réfléchir, que ce soit dans l’intuition ou dans la réflexion proprement dite.

L’intuition aussi se travaille. En définitive seule la pratique compte.

J’ai longtemps accumulé un savoir essentiellement livresque. J’ai beaucoup oublié.  J’en suis à la culture qui subsiste quand on a tout oublié quoique rien ne s’oublie vraiment.

La lecture ouvre à l’expérience et celle-ci est plus riche.

Sois pragmatique, multiplie tes pratiques.

La conscience du compromis.

Il vaut mieux avoir mal au cul que mal à la tête. Ta vie n’est que compromis, subconscients le plus souvent.

Ne confond pas compromis et compromission. Mais les deux ont une large interface.

Quand tu crois être toi-même, n’oublie pas qu’une part non négligeable de ton petit moi n’est que tics et tocs.

Ils sont largement subconscients. Ne sous-estime pas le pouvoir de ton subconscient de merde.

Tu es envieux et jaloux.  Méfie-toi.

Le connais toi toi-même socratique signifie d’abord que nous ne nous connaissons pas.

Sois content de toi , mais ne t’en contente pas.

Racisme et narcissisme

Le racisme est premier, le narcissisme aussi. Le racisme n’est pas primordial, le narcissisme non plus. Les deux se dépassent, laissant des séquelles.

Ce dépassement est peut-être l’opération la plus importante de nos petites existences. Certains y procèdent avec succès.

A chacun son truc ! Mais que cette formule apparemment heureuse ne favorise pas une variante du narcissisme comme chez les ados !

Le nourrisson se pense tout naturellement le centre du monde parce qu’il est le centre de son monde.

Tout bouge

Tout bouge, tout bouge tout le temps, rien n’est figé.

Nous essayons de saisir le mouvement avec des concepts structuraux qui l’immobilisent.

Faute de résoudre le problème, essayons d’en rester un minimum conscients.

Tu as droit aux hypothèses les plus absurdes, mais sache au moins qu’il ne s’agit que d’hypothèses.

Je ne suis pas catastrophiste, par exemple dans l’histoire de la nature.

Je suis plutôt évolutionniste.

Mais j’admets qu’il y a des catastrophes, certaines d’une importance gigantesque, par exemple celle qui a probablement mis fin au règne des dinosaures.

En attendant, le soleil fonce à toute vitesse dans l’univers.

La bêtise

Selon Goethe, même les dieux ne peuvent rien contre la bêtise humaine. Selon moi parce qu’ils en sont issus.

J’ajouterai que Dieu  non plus ne peut rien, Lui, parce qu’Il l’a voulue.

Je te rappelle que tu ne peux pas prouver que Dieu existe, mais que tu ne peux pas prouver qu’Il n’existe pas.

Dieu est une hypothèse de travail.

A quatorze ans, je me suis séparé du catholicisme de mon enfance sur la question du mal que Dieu laisse faire.

La mort

La mort n’est jamais que la fin de la vie. Elle n’existe pas en soi.

La mort a besoin de la vie, la vie se passerait volontiers de la mort.

La mort te hante ?  Fais lui la nique si tu peux.

Toutes les maisons que j’ai habitées étaient hantées, par elles-mêmes, par leur histoire.

Le fantastique n’est jamais qu’un réalisme symbolique.

Tout est plein de symboles. Ne les prenons pas pour des dieux.

L’originalité

Ce qu’il y a d’extraordinaire, c’est qu’il y ait quelque chose plutôt que rien.

Je ne me crois plus obligé de citer les auteurs dont je me sers, à l’instant Leibniz.

Je ne prétends pas à l’originalité, c’est l’univers qui est original.

Si quelque chose existe, c’est qu’il s’est donné, sans le savoir le plus souvent, la possibilité d’exister.

C’est ainsi que sont apparues la reproduction sexuelle et la prohibition de l’inceste.

Ne confonds pas ces déterminations essentielles avec une finalité consciente.

L’égalité en droit

Je suis ton égal, tu es mon égal.

Mais cette égalité n’est valable qu’en droit ou devant le mystère de l’existence.

Dans les faits nous sommes tous différents les uns des autres. Nous sommes très inégaux en talents. A ce niveau l’égalité n’a aucun sens ou, pire, elle devient une coercition.

Pour entrer dans les faits, l’égalité nécessite la fraternité ou du moins la tolérance.