INTERVIEW RÉALISÉE PAR LE BLOG « LE PTIT ECRIVAIN »
Le P’tit Ecrivain a eu le plaisir d’interviewer Laurence Dionigi sur sa nouvelle érotique intitulée « Psyché et l’amour », écrite à l’occasion du concours de nouvelles érotiques organisé par les Editions Edilivre.
LPE: Carna, le personnage de votre nouvelle, a eu comme une révélation devant « L’origine du monde » de Gustave Courbet. Pour écrire votre nouvelle, avez-vous, tout comme elle, trouvé l’inspiration en observant une œuvre d’art ? Comment vous est-elle venue ?
LD : Oui, effectivement, la première fois que j’ai vu « Psyché ranimé par le baiser de l’amour » d’Antonio Canova dont il est question dans ma nouvelle, c’était au Louvre et je suis tombée en admiration devant la finesse du travail du sculpteur, la beauté des gestes d’Eros et de Psyché et la sensualité que cette sculpture dégageait. À chaque fois que je me rends au Louvre, je ne peux pas m’empêcher d’aller l’admirer.
Quand Edilivre a ouvert le concours, je n’ai pas souhaité y participer car il s’agissait de nouvelle érotique et que je n’avais jamais rien écrit dans ce genre. Puis, peu de temps après, je suis tombée sur une reproduction de « Psyché ranimé par le baiser de l’amour », et c’est à ce moment-là que l’inspiration m’est venue. J’avais très envie que les statues s’embrassent.
LPE : Quelle est votre relation avec l’art ?
LD : J’ai découvert l’Art un peu par hasard. Un élève de ma classe de Collège avait réalisé un brillant exposé sur Magritte, peintre que je ne connaissais pas. Il était passionné par la peinture et en parlait avec beaucoup d’émotion. Puis, la même année avec mes parents et des amis, nous sommes allés à Paris au Musée d’Orsay à une exposition sur Edouard Manet. Ça a été une révélation. J’étais sous le charme. Depuis, j’arpente les Musées dès que j’ai un moment de libre et j’entraîne mon fils de 5 ans avec moi. Je considère l’Art comme une forme d’expression et de communication.
LPE : Dans « Psyché et l’amour », le désir se développe à travers l’interprétation d’une peinture plus ou moins suggestive. Comment selon vous suggérer le désir à travers l’écriture ?
LD : Le choix des mots est essentiel ainsi que les scènes et circonstances décrites. L’idée était de faire monter le désir du lecteur en décrivant des toiles de maîtres, des personnages sur des céramiques, des scènes sur des gravures ou des estampes. Toutes ces œuvres existent et beaucoup ont scandalisé la société de l’époque. En ce qui concerne l’acte sexuel proprement dit, j’ai mis en scène deux « êtres » improbables, en l’occurrence des statues. Ainsi, j’ai pu détailler les ébats de Pyché et d’Eros avec davantage de recul.
LPE : Quel est selon vous le secret d’une scène érotique réussie ?
LD : Rester en équilibre sur le fil du désir et éviter de tomber dans des descriptions pornographiques, d’où le choix des mots qui est primordial. Tout doit rester dans l’imaginaire du lecteur et lui être suggéré avec plus ou moins d’intensité.
LPE : On associe souvent les musées au mystérieux. Ici l’on comprend qu’il s’agit du Louvre. Le mystère est-il vecteur d’un certain érotisme ?
LD : Les Musées ont un côté mystérieux car ils regorgent d’œuvres qu’on ne saisit pas toujours. Certaines nous laissent indifférentes, d’autres nous scandalisent ou bien nous émeuvent. D’une manière générale, le mystère développe l’imagination de chacun et peut, effectivement, être le vecteur d’un certain érotisme.
LPE : Cette nouvelle va-t-elle déboucher sur un recueil de nouvelles érotiques ? Quels sont vos projets ?
LD : Non, pas de recueil en préparation. En revanche, j’ai rédigé la suite de cette nouvelle érotique. J’attends la réponse de l’Editeur. Sinon, je suis en train d’écrire un roman qui se passe sous l’Occupation allemande à Nice. J’y parle d’Art également, car comme vous le savez, beaucoup d’artistes se sont rencontrés dans la zone libre et notamment sur la Côte d’Azur pendant cette période.
Lire « Psyché et l’amour »
de Laurence Dionigi
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