Las où est maintenant ce mépris de Fortune ?
Où est ce coeur vainqueur de toute adversité
Cet honnête désir d’immortalité
Cette honnête flamme au peuple non commune ?
Où sont les doux plaisirs qu’au soir sous la nuit brune
Les muses me donnaient alors qu’en liberté
Sur le vert tapis d’un rivage écarté
Je les menais danser aux rayons de la lune ?
Maintenant la Fortune est maîtresse de moi
Et mon coeur qui était maître de soi
Est serf de mille maux et regrets qui m’ennuient
De la postérité je n’ai plus de souci
Cette divine ardeur je ne l’ai plus aussi
Et les muses de moi comme étranges s’enfuient