L’idéologie française

L’idéologie française est magnifiquement bourgeoise et petite-bourgeoise. La France est un pays de propriétaires petits et grands. Ceux qui ne possèdent rien souhaitent posséder quelque chose.
Rien de mal à ça, me direz vous. C’est vrai. Mais le résultat, au niveau de l’idéologie, c’est-à-dire du système social des idées, est que la France est un pays réfractaire au marxisme.
Ce n’est que pendant un courte période, les années soixante et le début des années soixante-dix que le marxisme a été snob. Grâce à Sartre d’abord, puis à Althusser. Le drolatique dans l’histoire étant que Sartre restait fondamentalement existentialiste, qu’Althusser était un structuraliste, vidant son marxisme de toute dialectique, de tout sens des contradictions.
En 1976 le jeune Bernard-Henri Lévy, cornaqué par Françoise Vierny, a enfoncé le clou. Le pseudo-marxisme à la française s’est dégonflé sans gloire. Il n’avait jamais eu de génie.
A l’heure actuelle il est plus difficile que jamais en France d’être marxiste. Tout s’est effondré, à commencer par l’Union Soviétique, puis la Chine maoïste…, enfin le P.C.F. .
Depuis le début des années soixante-dix un de mes thèmes est : « Le marxisme est mort, vive Marx ! ». Je n’ai jamais adhéré au marxisme-léninisme. Je ne suis pas marxiste, mais marxien. Certaines de mes propositions sont proches de celles du jeune Benedetto Croce, le théoricien italien. Marx est bien utile pour penser l’économie ou plutôt la Production. La production est la base, ce n’est pas le tout de l’Histoire.
P.S. : Je pense avoir montré en 1983, dans « Critique du Politique », l’importance des diverses instances des sociétés, dont la production et le politique.