Notre fille, Anne, il y a longtemps, m’a posé une énigme historique que l’on trouve dans la bouche du personnage maléfique, interprété par Orson Welles, dans « le Troisième homme » : vers 1500 de notre ère la Suisse était organisée en républiques vertueuses, rurales et urbaines, tandis que l’Italie était principalement faite de républiques vicieuses et criminelles.
Le problème est que c’est l’Italie qui est la patrie de la Renaissance , de Léonard de Vinci, de Raphael, de Michel-Ange…
Mon aspect rousseauiste, décidément indestructible, me fait pencher du côté de la Suisse, du canton de Shwytz comme de la ville de Genève, future patrie de Rousseau. Mon aspect voltairien me fait tolérer le crime au prix du génie.
Vers 1960, en dépit de mes orientations politiques, hostiles à l’époque à l’impérialisme américain, je préférais New-York à Moscou, la patrie de ce qui devenait la post-modenité, à celle du « réalisme socialiste ».
Mais, en 1974, étant à New-York, dans un milieu d’universitaires juifs, j’ignorais l’existence même d’Andy Warhol et de sa « factory ».
Le paradoxe est présent dans la pensée de Marx et d’Engels. Après le communisme primitif, fait de minuscules sociétés où les conflits étaient rares et personnels, l’immense terre des chasseurs-cueilleurs étant non-propriété, le progrès historique n’a eu lieu que grâce à la lutte des classes et ses multiples injustices. « L’histoire progresse par son mauvais côté ».
Ma réponse à l’énigme, que je posais au début de cet article, est que l’Italie des Médicis était cent fois plus riche que la Suisse obligée d’expatrier des mercenaires en France, à Rome…
Les Pays-Bas, protestants et commerçants du début du XVII° siècle, ont connu une première révolution bourgeoise et un apogée de l’art.