TT 179 Paul le silentiaire

Ce dernier poète a vécu sous Justinien au VI° siècle après le Christ. Silentiaire signifie qu’il était huissier. Il est le dernier de notre liste :

Jetons beauté nos vêtements
Serrons-nous dans nos bras corps à corps nu à nu
Ne garde pas sur toi le plus léger tissu….
Unissons notre bouche unissons notre peau
Silence à jamais Pas un mot pour personne
Je hais quiconque ne sait pas garder un secret

Au moment de te dire adieu
Je me tais je m’arrête
Je souffre de te laisser seule
Devant la nuit funeste
Comment fais-tu ? Tu étincelles
Le jour lui au moins est muet
Je m’émerveille de la douceur de ton parler
Pareil au chant des sirènes….

Cachons l’étreinte et le plaisir que nous avons goûté
Il est doux de garder le secret sur l’amour
il est doux de se dérober aux regards de la terre…
Une douceur de miel convient au mystère

Le sourire de mon aimée est doux mes chers amis
Et douces sont les larmes de ses yeux battus
Je n’ai pas su pourquoi hier elle pleurait
Elle laissait son front sur mon col
Je l’embrassais mouillé de ses larmes
Elles coulaient sur nos lèvres unies
Comme peut couler la source murmurante
« Pourquoi pleurer ? » lui dis-je
« J’ai peur que je ne sois laissée un jour
Car vous êtes des parjures »

L’amour est inscrit sur ta paupière lourde
Comme au saut du lit au moment du réveil
Tes cheveux sont mêlés ta joue rose est pâlie
Ton corps est brisé d’un effort sans pareil
Si c’est dans les jeux d’une nuit blanche
Que ton corps a gardé les traces de l’émoi
Il est heureux l’homme qui t’a tenue entre ses bras
Mais l’amour brûlant te consuma
Puisse-t-il t’incendier en mémoire de moi !