APC 136

Sur ma barque je suis brisé
Mes rêves tournent en rond
Sous un lourd filet de pluie dans la nappe des vents
L’aspect brumeux et lourd du printemps
Me rappelle le lent déclin de l’automne

Le long du fleuve bleu des maisons de pêcheurs
Petites digues en saules des bassins
Le vent s’est apaisé Il fait bon
On vend les poissons sous les arbres rouges
Qui poussent au milieu du fleuve

*

Le gel et la glace ont tout broyé
Des branches éclosent tout soudain
Solitaires dans le soir
Elles déclarent ouvert le printemps de l’univers
Mort et vie se répondent naturellement
On ne rivalise pas avec ces fleurs
Plus mort que vivant l’ermite !

*

Chanson triste :
Cultivons dans la vallée les champs
Adossés à la montagne
Les femmes portent le repas les hommes labourent
Tous sont heureux
Le dragon accroupi et le jeune phénix aussi
Ainsi que les immortels au delà de la source des pêchers
Comme sous un autre ciel mûriers et chanvre, coqs et chiens
Que la pluie et la sécheresse se disputent !
Des voisins ont vendu leurs filles pour payer l’impôt
Le percepteur arrive
Le vieillard n’a plus que ses quatre murs nus
Pour supporter le froid et la faim, pour passer le temps, il dort