Je crains les départs qui pleurent
Je traîne le froid intérieur
D’un adieu sans retour
Les roses pèsent sur mon front
Le coeur est âpre et sec des maudits
L’azur pénètre dans les taudis
Fais-je tant de rêves après tant d’autres ?
Les matins sont éternels
La nuit se répand sur le village
Les feuillages soupirent
Quelques groupes sont assis
Pour murmurer des racontars
Les fumées se fondent dans le ciel
Les vieillards rêvassent sur leurs bancs
Toute chose me plonge dans un mystérieux émoi
Les ombres naissent n’importe où
Ma jeunesse est implacable
Elle est mûre aussi
Je connais un lys
Qui pousse dans un puits
Les feuilles échangent des secrets
Un doigt suffit pour l’étoile des amants
La bague qui ensorcelle
Qui retient prisonnier
L’amour mêle les coeurs et les genoux
Les feuillages sont morts
J’étreins un tronc par hasard
Mon île est verte et secrète