PCA 63 LB

Un moine descend le mont
Avec son luth
Dans un étui de brocart vert
Un pincement de corde
J’entends les pins des mille vallées
Le murmure des eaux courantes
Me purifie le coeur
L’écho cristallin des cloches givrées
S’éteint puis disparait
Je ne vois pas le crépuscule voilant la verte montagne
Se confondant avec les lourds nuages de l’automne

Rude est la route
Plus que de monter à l’assaut du ciel
Rien qu’en entendre parler
Donne la chair de poule
Les pentes abruptes montent si haut
Qu’un pied les sépare du ciel
Les pins déracinés regardent
De leur cime dénudée le fond des ravins
Le grondement des torrents furieux
Rivalise avec le tonnerre des cataractes
Les eaux s’écrasent sur les rochers
Elles roulent des blocs de pierre
Le vacarme est infernal
Averti du danger
Pourquoi pèlerin viens-tu de si loin ?
La passe de l’épée est si étroite
Qu’un seul guerrier peut la défendre contre des milliers
D’un homme loyal il se transforme
En chacal ou en loup
Le matin je fuis les tigres
La nuit je crains les énormes serpents
Il vaut mieux rebrousser chemin